La SNHF participe à l’Herbier de Gallica

Un herbier numérique collaboratif

La bibliothèque de la SNHF participe au projet de la Bibliothèque nationale de France : l’Herbier de Gallica. Vous y trouverez notre premier billet sur le noisetier commun (Corylus avellana) qui vient rejoindre le lierre, l’hellébore, la fraise des bois ou encore le coprin chevelu. De nombreuses illustrations issues des bibliothèques numérique Gallica et Hortalia ainsi que des anecdotes sont à découvrir.

Cette escapade dans le monde des Corylus est l’occasion pour nous de mettre en avant l’article sur la culture du noisetier en Turquie de Michel Cointat, Président de la SNHF entre 1979 et 2000.

Illustration noisetier de Redouté
Henri-Joseph Redouté, [Fruits, légumes, champignons et fleurs], 1817-1840

Des conseils spécialisés

Philippe Lemettais, administrateur à la Société nationale d’Horticulture de France (SNHF), vous propose d’approfondir vos connaissances horticoles :

Utilisation
Le bois du noisetier présente peu d’intérêt, hormis pour le chauffage à condition de bien le laisser sécher. Son bois souple peut être utilisé en vannerie. En situation bien dégagée, il produit d’excellentes perches (jusqu’à 4m) bien rectilignes pour ramer des productions potagères. Ses feuilles, en couche épaisse, peuvent protéger les vivaces des rigueurs de l’hiver. Et comme elles se décomposent assez rapidement, elles fournissent un apport organique bénéfique. Mais il est surtout utilisé comme arbuste d’ornement et pour sa production de noisettes, et un peu pour la production de truffes.
Le genre Corylus est composé d’une quinzaine d’espèces. Le noisetier commun est le plus fréquent en Europe occidentale, mais il existe aussi d’autres espèces et cultivars qui peuvent être choisis en fonction de l’utilisation.

Usage horticole
En dehors des haies vives, ils peuvent être très décoratifs, isolés sur une grande pelouse. L’espèce type est idéale pour les haies. Mais en bordure de pelouse, les cultivars urticifolia (à feuilles laciniées), crispa (à feuilles crispées), pendula (pleureur) et aura (à feuilles jaunes) sont plus décoratifs. Le cultivar contorta, aux rameaux tortueux qui se couvrent d’une multitude de chatons en hiver, est très décoratif à cette période où le jardin est plutôt endormi. On peut trouver le cultivar purpurea du Corylus maxima dont les feuilles naissantes sont d’un beau violet, puis verdissent en début d’été pour brunir à l’automne. Le noisetier de Byzance, Corylus colurna, peut atteindre 15m de haut et résiste bien à la pollution, d’où son utilisation croissante en arbre d’alignement ou pour ombrager les parkings.

Pour la production de noisette de table, les variétés Géante des Halles et Keressen concilient rusticité, fertilité, démarrage printanier tardif et grande qualité du fruit. Pour la production industrielle, les noisettes seront décortiquées et broyées. On préfère les Grosses ronde du Piémont ou l’Impériale de Trébizonde. A noter que la récolte des noisettes se fait à l’aspirateur ! La Turquie et l’Italie sont les principaux pays producteurs.
Concernant la culture truffière. L’INRAE a mis au point un procédé de mycorhization : des spores de la truffe Tuber melanosporum étant inoculés aux jeunes plants. La culture est conduite comme pour la production de noisettes. Attendre 4 à 5 ans pour la première récolte.

illustration noisetier de Duhamel
Henri-Louis Duhamel Du Monceau, Traité des arbres et arbustes que l’on cultive en France. Tome 4, Paris, 1809.

Culture
Le noisetier est une plante de terre calcaire, naturellement fraîche. Il nécessite un bon ensoleillement pour fleurir abondamment sur l’extrémité de ses perches. Il est donc bon de supprimer régulièrement les branches centrales pour aérer et ensoleiller la couronne. Ses racines traçantes ne doivent pas être dérangées, et elles assèchent le sol, empêchant toute culture sous sa ramure. Un peu de fumure un an sur deux au printemps lui est très profitable. Il faut compter qu’il va occuper environ 50 m2 au sol si on veut qu’il soit productif.

Ennemis
Le Balanin des noisettes (Curculio nucum) est un petit coléoptère dont la larve se nourrit du fruit. Il peut provoquer des dégâts considérables dans les productions industrielles. Pour un jardinier amateur qui veut protéger sa production, deux solutions bio s’offrent à lui :

  • Laisser des poules gambader sous l’arbuste (elles se gavent des larves en fin d’été)
  • Pratiquer le ‘frappage des branches’ au-dessus de bâches, 3 ou 4 fois en avril mai. Les adultes en phase de reproduction vont tomber dans la bâche et vous n’avez plus qu’à les bruler !

Le Phytopte (Phytoptus avellanae) est un acarien minuscule. La femelle passe l’hiver dans un bourgeon qui se déforme. Au printemps, elle va pondre sur les feuilles environnantes qui vont développer des galles. On peut arracher les bourgeons déformés, mais les dégâts sont rarement importants.
Vous trouverez de plus amples détails sur le site Jardiner Autrement.

Les faux noisetiers
On trouve en vente sur le marché Noisetier de Chine (Loropetalum chinense) et le Noisetier des sorcières (Hamamelis x intermedia) qui ne sont pas des noisetiers mais des Hamamelis. Ils sont très intéressants pour leur abondante floraison hivernale très originale et très parfumée. Mais attention, alors que les Corylus sont de terre calcaire, les Hamamelis ne s’épanouissent qu’en terre acide (terre dite de bruyère).

photographie balanin
Bulletin de la Société centrale d’horticulture de Nancy (octobre 1963)

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