Akira Inumaru – Botanique [Exposition]

L’exposition « Botanique » à l’Orangerie du Sénat présente l’œuvre d’Akira Inumaru. Elle dévoile l’évolution de sa réflexion autour de l’ombre et de la lumière. La plante est utilisée comme un type dans ses œuvres, une allégorie de la vie. L’artiste utilise une large palette de techniques : la performance, la peinture, la vidéo, la photographie, le dessin.


« Rien n’est plus favorable à l’étude de la lumière que le regard porté sur les végétaux. Ils nous disent presque tout sur le vivant. Ainsi la photosynthèse est devenue le principal sujet de mon travail qui se présente comme une interrogation plastique et poétique sur la vie. »


En 2013, il réalise sa performance Expérience d’Icare, illustration du célèbre mythe grec. Dédale, père d’Icare, voulant s’échapper du labyrinthe dont il est l’architecte, créé des ailes à son fils. Il le met en garde afin qu’il ne se rapproche pas du soleil, ses ailes étant maintenues par de la cire. Celui-ci grisé par son vol s’en approchera de trop près et tombera dans la mer. L’artiste s’approprie ce mythe et joue sur la poétique de l’ombre et la lumière. Il utilise la lumière du soleil à travers une loupe, à l’instar d’une brulure, cette morsure donne une nouvelle dimension à l’œuvre. Cette technique, il la nomme : « Distillation solaire ».

La série de photographies Ignis Fatuus réalisée en 2013 sera décisive quant à la suite de son travail, l’artiste s’interroge : « Si la plante vit et grandit grâce à la lumière, morte, sèche, ne peut-elle pas restituer celle-ci ». Dans cette série, les fleurs sont tantôt entourées par les flammes, tantôt consumées. Le corps de l’artiste est toujours présent, à travers ses mains.


« Déjà enfant, j’aimais jouer avec une loupe, j’avais l’impression de fabriquer des petits soleils en apprivoisant le plus grand. »


Ignis Fatuus


« Mon but premier était de capter une empreinte du soleil. Poser la lumière venue du ciel sur mes dessins. La capture presque amoureuse de cette lumière m’a conduit à m’intéresser aux plantes, dont la beauté tient en grand partie à son insolation »


Hanamuke

 

Ce corps se trouve encore plus présent dans la série Hanamuke. Vanité où l’artiste joue avec les traditions de l’histoire de l’art et ses symboles. Les végétaux et leur nature périssable, le crâne, autant de symboles qui rappellent l’aspect éphémère de la vie, un memento mori.


« Je suis absolument ému par la vie que je vois se développer [dans les plantes]. C’est cette lumière qui les fait grandir que je voudrais comprendre et analyser. »


BotaniqueDans sa série Distillation solaire, l’artiste « apprivoise le soleil » pour faire ressortir la lumière des dessins. De cette brûlure naît la couleur des fleurs. Cinq ans après cette série, il a voulu pousser son expérimentation de la lumière encore plus loin, cette nouvelle recherche se concrétise avec la série Botanique qui est au cœur de l’exposition. C’est alors une explosion de couleur qui s’offre aux yeux des spectateurs. Avec l’utilisation de pochoirs pour créer la forme, l’artiste cherche dit-il à « réduire toute velléité expressionniste et [laisser] la forme à son essentiel. » Les teintes vives, fluo, la présence des paillettes rendent les œuvres réellement lumineuses.

Nous ne pouvons qu’inviter nos lecteurs à se rendre à l’exposition et profiter de cette expérience et des nombreuses œuvres présentées.

Akira Inumaru – Botanique
13 au 24 juillet 2018 // 11h – 20h
Entrée libre
Orangerie du Sénat (Jardin du Luxembourg – Paris)

Akira Inumaru. Botanique. Francesca Marocchino (Préf.). Paris : Area Paris, 2018. 15€

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

5 × un =